Ils sont plusieurs millions d'immigrés en France, respectueux de la loi, dans un statut administratif qui va du visa de tourisme à la nationalité française, en passant par la carte de séjour. Ils viennent du Maghreb, de Turquie, de l'Est, d'ailleurs. Et alors ? Alors, la machine française à intégrer ne fonctionne plus. Quelle importance se demandent certains ? Une grande importance : du ghetto ethnique dans les cités violentes à l'image rassurante du footballeur intégré, du communautarisme culturel aux petits drames quotidiens du racisme, l'immigré est au centre de bien des fantasmes. Cette situation est une fracture au sein de notre société. L'auteur de cet essai au ton polémique, qui ne s'épargne guère lui-même, ayant dirigé l'un des organismes chargés de l'intégration des immigrés, accuse les politiques, démontre l'impuissance publique, mieux, le désir d'impuissance. Rien n'est fait, si ce n'est un discours alarmiste. L'absence de financement, la délégation des responsabilités à des structures de terrain (municipalité, association, bénévolat), les débats symboliques (par exemple le vote des immigrés) sont les masques de cette absence de politique. Il faut repenser l'intégration à la française.