Né à La Chaux-de-Fonds le 1er septembre 1887, Frédéric-Louis Sauser aura très vite la sensation qu'il est de trop, et l'envie de se sauver. Ce qui le conduira en 1904 à travers le Russie, puis à New York en 1911. Ces années d'aventures et de misère déboucheront sur sa première oeuvre, les Pâques, et sur un nouveau nom, comme pour une renaissance. Après les cendres, la braise. Blaise Cendrars : « Je suis le premier de mon nom, puisque c'est moi qui l'ai inventé de toutes pièces. » De retour à Paris, Cendrars fréquente les peintres et les poètes de Montmartre et de Montparnasse. Apollinaire l'aidera à publier son premier livre, Pâques à New York, et Sonia Delaunay illustrera la Prose du Transsibérien et de la Petite Jehanne de France, un livre inouï, le premier « livre simultané », peu reconnu à l'époque, considéré aujourd'hui comme un chef-d'oeuvre. Puis c'est la Première Guerre, et le bras droit arraché. Désormais Cendrars écrirai de la main gauche, et durant plusieurs années n'aura en tête que deux mots : partir, et écrire. Le Brésil et l'Or. L'Amérique et Rhum. La deuxième guerre le laissera sans voix. Puis il retrouvera une nouvelle période créatrice. L'Homme foudroyé, « des mémoires sans être des mémoires. » La Main coupée, effroyables souvenirs d'une autre guerre. Suivront Bourlinguer, le Lotissement du ciel. A la fin des années 50, Cendrars connaît une certaine gloire, « comme les cocus, je suis le dernier à y croire », avant de s'éteindre le 21 janvier 1961. Poète, reporter, écrivain, journaliste, romancier, bourlingueur, éditeur, cinéaste, voyageur... Cendrars aura beaucoup vu et beaucoup vécu. «Les vies grouillantes sont les plus belles. Je grouille.» Il reste une oeuvre riche, au ton vif, sans fioritures, dont Hollywood est un des exemples brillants, moqueurs, merveilleusement vrais.