« La solitude de Colin Parler. Souvent Colin Parker composait de sa propre initiative la touche C pour confessionnal et pendant des heures, il répétait qu’il était seul. Et son assistant lui répondant : « Cher abonné, vous n’êtes pas seul puisque nous sommes là pour vous écouter… » Finalement, quand Colin Parker se donna la mort, le soir du grand black-out, il commençait tout juste à aller mieux. » Bienvenue à Clair-Monde ! Ici, quelque part dans un futur proche, sous une épaisse couche de nuages et de brumes, vivent les citoyens d’une cité idéale où l’on vous interdit pour votre bien tout ce qui pourrait vous faire du mal : des implants bancaires sous l’épiderme contrôlent vos dépenses, une brigade d’intervention contre le suicide surveille vos accès dépressifs, les êtres qui vous plaisent sexuellement apparaissent sur un écran-traceur à portée de main, les drogues sont en vente libre, on a le droit au lifting et à la quasi-éternité. Si vous ne voulez pas être heureux, alors vous avez le choix : vivre aux confins de la cité, morts bancaires, junkies, obèses, détraqués. « Avec Clair-Monde le bonheur n’est plus une utopie ». Sauf qu’il y Syd Paradine… Un flic brillant, cabochard, en instance de divorce, et qui refuse de se plier aux législations du bonheur obligé, aux oukases du S.P.S (service de protection contre soi-même). C’est en enquêtant sur un suicide collectif d’obèses (double aberration !) qu’il comprend les mensonges et les trahisons de Clair-Monde. De la guerre narcotique aux couloirs des laboratoires, de la tyrannie cosmétique à la pédophilie érigée au rang des beaux-arts, de l’utopie démocratique aux opiacés, Syd flanqué d’une étrangement belle créature du nom de Blue vont mettre un sacré désordre. Résoudre le mystère. Sauver leur peau sur fond d’apocalypse. Entre la satire d’une société utopique reposant sur l’axe d’un bonheur obligé et le polar chandlerien, entre l’emprunt au cinéma et à la littérature de genre, Lolita Pille change ici du tout au tout. Crépuscule Ville est un roman ambitieux, ample, qui se joue des conventions, et nous montre le destin d’êtres du futur qui nous ressemblent terriblement.