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Après Bohèmes, qui ressuscitait les années Montmartre et Montparnasse, et Libertad !, l’Espagne en feu des années 1930, Dan Franck poursuit son histoire des artistes et des intellectuels. Minuit court de la débâcle de 1940 à la Libération.
Dans cette nuit qu’on pense bien connaître, ses personnages sont inoubliables : traîtres et héros, petites mains, grandes plumes. André Malraux et la belle Josette Clotis, qui mourra les jambes tranchées sous un train. Sartre qui écrit au Flore, cigarette à la main, sur l’engagement et sur l’être. Louis Aragon, Picasso, Marguerite Duras rue Saint-Benoît, mais aussi Jean Prévost, mort au maquis, ou Saint-Exupéry, pataud et courageux. Jeanson et Desnos, rebaptisant « Je suis partout » en « Je chie partout ».
Une grande partie de la France qui peint, écrit, dessine, semble « faire avec ». Parfois elle trahit. Souvent elle collabore. L’horrible Jouhandeau crache sa haine. Drieu la Rochelle ne peut plus « baiser sa femme, parce qu’elle est juive. » Editeurs en quête de papier, cinéastes qui se cherchent de la bobine, écrivains apeurés, aventuriers ou coureurs, héros anonymes ou presque, comme Jean Desbordes, romancier mort sous la torture et qui ne parla pas, toutes ces figures font un livre fulgurant de vérité. C’est vrai, la France de Minuit est bien sombre : et sans légende.
Pourtant, impossible d’oublier Marc Bloch, sublime figure que Dan Franck nous fait connaître et aimer. Tout comme les réfugiés, moins connus, allemands notamment, Franz Werfel et Alma Mahler, Arthur Koestler, Manes Sperber et tant d’autres…