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On aurait dit la beauté

Teresa Ciabatti

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Une des autrices italiennes les plus importantes.
« Était-ce cela, l’adolescence ? Où est le sexe en voiture ? Les cachets de Xanax ingurgités par dizaines, les entailles sur les bras ? Où sont les dangers de mort, les viols dans les passages souterrains, les violences familiales, la pilule du lendemain (à l’époque, elle n’existait pas) ? Où est la drogue que vous nous avez promise ? »
Lorsque son amie du lycée, Federica, ressurgit dans la vie de la narratrice, celle-ci renoue avec les conversations imaginaires qu’elle tenait avec ses anciens camarades de classe d’un quartier bourgeois de Rome. Ces personnages hostiles dans leur perfection ont habité le moment décisif de l’adolescence, participé à construire – et fragiliser – son identité, jusqu’à ce qu’un drame mette fin à cette période qui n’était peut-être pas celle de l’innocence. La figure évanescente de la belle Livia, sœur aînée de Federica, disparue dans les années 80, va alors revenir hanter la narratrice devenue écrivaine à succès – telle la Laura Palmer de Twin Peaks, absente, fantasmée, terrifiante.
Avec la voix entêtante et sans fard de cette narratrice non fiable – qui se rendra bientôt compte que la célébrité est aussi fugace que la jeunesse –, Teresa Ciabatti brouille les pistes entre le réel et la fiction, se jouant des codes de l’autofiction pour placer le lecteur au centre d’un procédé narratif qui met à l’épreuve ses certitudes. Car dès lors que l’imagination compte comme expérience vécue, tout semble possible.


Traduit de l'italien par Nathalie Bauer.

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