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Une forêt pour les dimanches

Jean Borie

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Au XIXe siècle, les écrivains ont découvert Fontainebleau : Alfred de Musset, George Sand, Michelet, les Goncourt, Flaubert, bien d'autres encore ont fait l'excursion à cette forêt qui est peu à peu devenue un véritable objet littéraire, l'un des symboles mêmes du romantisme. Fusion avec la nature désormais idéalisée, rêverie, mélancolie, goût de la solitude, Fontainebleau, c'était beaucoup plus que Fontainebleau. Et c'est en effet une histoire du romantisme que Jean Borie écrit dans cet essai. Du romantisme et de ses élans, du romantisme et de ses contradictions : Fontainebleau était aussi une facilité, et ses limites sont vite apparues. Evasion trop facile qui ne faisait que tenir lieu de voyage ; paysage mesquin souffrant d'un déficit du sublime ; lieu d'escapades vulgaires et de trahisons non moins vulgaires, comme celle de Frédéric Moreau, le héros de L'Education sentimentale, y fuyant la Révolution de 1848 en compagnie d'une fille publique. Flaubert, ayant compris l'hypocrisie des évasions bohèmes, claque sèchement la porte, dans son roman, sur cette forêt d'illusions. Ainsi le romantisme allait-il passer la main au réalisme. Organisé en six chapitres qui nous font traverser la forêt, et l'époque, de 1804 à 1869, L'Esprit de la forêt commence par un des fondateurs du romantisme, Etienne de Sénancour, qui est le premier à la décrire dans son célèbre roman Obermann, puis nous fait découvrir l'extravagant Victor de Maud'huy, écrivain hermétique qui a élevé au rang de héros les carriers de Fontainebleau, nous fait suivre Michelet dans ses nombreux voyages devenant même pélerinages, lire le Manette Salomon, roman des frères Goncourt, sous l'angle de la conquête du paysage par la peinture, au moment même où le capitalisme industriel commence à détruire ces paysages, avant que Flaubert et son désillusionnement du romantisme ne ferment le livre - et le destin littéraire de Fontainebleau.