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J'abandonne aux chiens l'exploit de nous juger

Paul M. Marchand

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Lorsqu'elle rencontre Benoît pour la première fois, Sarah a dix-sept ans : ce livre est l'histoire d'un inceste entre un père et sa fille, mais un inceste de consentement. " Je l'attendais depuis une heure, depuis deux cent quarante mois, un entraînement monotone. Moi à force de le guetter, et lui, à force de faire des détours, il était fatal que nous nous rencontrions. Deux existences qui auraient dû être communes et qui se retrouvaient aujourd'hui avec un léger différé. " C'est alors une seconde naissance, celle d'une passion violente, interdite, improbable, et pourtant partagée. " J'étais là, épanouie devant lui, déjà presque une adulte Et bientôt la seule femme de sa vie La seule qu'il ait aimée, comme un possédé, jusqu'à en mourir ". Impuissant à assumer face à la société la relation charnelle qui le lie désormais à la jeune femme, Benoît finira par se tuer. Et Sarah, de nouveau abandonnée, s'efforçant de survivre à cette passion devenue en effet impossible, commence le récit de leur histoire, comme une ultime lettre d'amour. " J'abandonne aux chiens l'exploit de nous juger ", titre repris d'une chanson de Brel, dit le refus d'une morale trop bien-pensante : un réquisitoire à la fois tendre et emporté contre la sentence hâtive qui sanctionnerait une affinité que la seule détermination génétique interdit. De nouveau, Paul Marchand n'hésite pas à heurter ; après Sympathie pour le diable et Ceux qui vont mourir, il trouve dans une vie autre la matière d'une introspection troublante. Un lyrisme maîtrisé, une langue inventive, toute d'amour et de rage.