Du départ pour le front français de 1917 à son arrivée à New York, Julien Green reprend, à la suite de Partir avant le jour, le fil de ses souvenirs. Trois années d'une exceptionnelle richesse intérieure, trois années difficiles et douloureuses aussi, et obscures, puisque ce sont celles de l'adolescence, avec toutes ses luttes et ses défaites.
Sans aucun déguisement, mais avec un art des nuances incomparable, l'écrivain réussit à fixer les deux courants qui se partageaient alors sa vie : le courant spirituel - Julien Green se croyait promis au sacerdoce - et le courant d'une sensualité étrange, inconnue à lui-même, éclatant en brusques éclairs dont la splendeur l'effrayait.
Les rapports subtils, parfois ambigus, du jeune Américain catholique avec ses camarades de guerre, les séjours en Italie, l'occupation en Allemagne, les brefs mais inoubliables passages à Naples et à Palerme : non seulement une époque et une jeunesse revivent, mais une oeuvre, la grande oeuvre romanesque de Julien Green, dont les thèmes les plus importants - la hantise d'une voix intérieure, la fascination de la beauté interdite, le sentiment de l'irréalité du monde - prennent ici naissance, entre la dix-septième et la vingtième année, point encore complètement, développés, empruntant à l'enfance toute proche une hésitation, un tremblement qui en accroît le mystère.
Sans aucun déguisement, mais avec un art des nuances incomparable, l'écrivain réussit à fixer les deux courants qui se partageaient alors sa vie : le courant spirituel - Julien Green se croyait promis au sacerdoce - et le courant d'une sensualité étrange, inconnue à lui-même, éclatant en brusques éclairs dont la splendeur l'effrayait.
Les rapports subtils, parfois ambigus, du jeune Américain catholique avec ses camarades de guerre, les séjours en Italie, l'occupation en Allemagne, les brefs mais inoubliables passages à Naples et à Palerme : non seulement une époque et une jeunesse revivent, mais une oeuvre, la grande oeuvre romanesque de Julien Green, dont les thèmes les plus importants - la hantise d'une voix intérieure, la fascination de la beauté interdite, le sentiment de l'irréalité du monde - prennent ici naissance, entre la dix-septième et la vingtième année, point encore complètement, développés, empruntant à l'enfance toute proche une hésitation, un tremblement qui en accroît le mystère.