Sachs reste comme un merveilleux témoin des milieux littéraires et artistiques dans la période qui va des années folles à la Seconde Guerre mondiale. Il compta parmi les familiers de Cocteau et de Max Jacob, il fut un des premiers défenseurs de Soutine qu'il désigna comme le plus violent génie pictural de l'époque, il travailla aussi aux éditions de la Nouvelle Revue française. Pendant l'occupation, il s'imagina avoir le génie des affaires et se livra à des trafics divers et au marché noir et il a laissé un étonnant tableau de ses activités d'alors dans un autre livre de souvenir intitulé : {la Chasse à courre}. Jean-Michel Belle n'a pas essayé de rivaliser avec Sachs sur le plan de la chronique joyeuse et scandaleuse : il s'est efforcé de reconstituer l'itinéraire surprenant d'un enfant du siècle, dont le caractère véritable reste une énigme. Qui fut cet homme ? Devenu aventurier mondain et escroc qualifié, il ne cessa de s'intéresser à l'art et à la morale. Il disait : "Je suis un mauvais exemple dont on peut tirer de bons conseils."