Jacques Rigaud parle ici de lui, de sa famille, de son passé, de ce qu'il aime, de ses rêves aboutis ou restés en suspens. Mais surtout, et c'est là l'essentiel du livre, il se penche sur son passé et aperçoit, à travers sa propre histoire, l'empreinte d'une génération, "la classe creuse" comme il l'appelle : tous ceux qui, nés au tournant des années 20-30, ont contribué à rebâtir la France de l'après-guerre, pères et mères de la génération de mai 68, hommes et femmes de l'ombre qui ont oeuvré à l'écart des grandes ruptures du monde, trop jeunes pour la guerre, trop vieux pour la décolonisation ou les rêves de 68, avec l'opiniâtreté des "missionnaires" : ils avaient le sentiment que l'Histoire leur avait confié la "mission" de réinventer l'avenir...