Pourquoi l'un des peintres les plus illustres de l'histoire de l'art est-il aussi l'un des plus méconnus ? Philippe Muray se penche sur cette énigme. Rubens revit ; on le suit partout, à travers ses innombrables voyages, ses missions diplomatiques, ses négociations. L'Europe déchirée des guerres de religion ressuscite. On redécouvre, enfin, une oeuvre aussi magnifique qu'inépuisable, d'une positivité sensuelle sans égale, et où s'affirme une suprême passion : celle des corps des femmes. Avec Rubens, la peinture se fait chair. Avec lui ressurgissent toutes ces choses désormais, semble-t-il, en voie de disparition : la volupté, le désir, la violence du plaisir. Le Pays des Merveilles de l'art, en somme, comme de la littérature. "Je chante donc ce peintre, écrit Philippe Muray, parce qu'il n'est pas de notre siècle. Il y a des éternités que la peinture est dépassée, sortie du monde, rocher des couleurs arraché au globe, planète de plus en plus lointaine, et Rubens est toute la peinture. Je remonte aux sources non pieuses, non "sacrées", d'une disparition. Je ne déterre pas un mort, je révèle un furieux vivant qui m'éblouit...".