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Un mois de juin comme on les aimait

Jean Ferniot

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"Je voudrais me lever dans la salle de classe trop chauffée, marcher jusqu'à Simon Loeb, me pencher vers lui et, indifférent aux éclairs lancés par le lorgnon du professeur de latin, entourer ses épaules de mes bras." Un mois de juin comme on les aimait se donne d'entrée pour ce qu'il est : le roman de l'amitié. Amitié d'autant plus difficile qu'elle réunit deux êtres que tout sépare : le milieu social, la qualité intérieure. D'un côté le narrateur (père rond-de-cuir), veule et bête. De l'autre, Simon Loeb (fils de grands bourgeois), la grâce et l'intelligence même... Amitié encore plus difficile qu'on l'a dit : l'un n'est pas juif, l'autre l'est, et ce roman raconte cette amitié dans le Paris des années trente et dans l'histoire mouvementée de la France avec, au milieu de l'antisémitisme ambiant, ces figures de proue antagonistes que sont Léon Blum et Charles Maurras. Alors, tantôt romancier des destins particuliers et tantôt chroniqueur des grands événements qui font et défont la France pendant dix ans, de 1936 à 1946, tantôt jouant des secrets du coeur et tantôt rapportant les tragédies collectives, sans cesse allant de ses personnages un à un aux foules et aux impulsions qui font l'Histoire, Jean Ferniot, dans la pâte de ses souvenirs et de son imaginaire, monte ce grand roman où la noblesse des êtres le dispute à leur petitesse, le courage des Loeb à la lâcheté du narrateur... Un mois de juin comme on les aimait : oui mais au mois de juin de cette année-là, en 1942, on rafla, pour les déporter, les juifs dans leur quartier de la rue des Rosiers. Aucun des Loeb ne devait en réchapper. "Je voudrais...marcher jusqu'à Simon Loeb...entourer ses épaules de mes bras." Trop tard.