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Pour l'amour du chocolat

José Carlos Carmona

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Lausanne, 1922. Le jeune Adrian Troadec, dix-huit ans, ans livreur de lait, tombe amoureux de la jeune Alma Trapolyi. Apprenant qu’Alma joue du violoncelle, il se met à la musique. Peu doué, il est vite recalé du Conservatoire et retourne à ses activités laitières. Un jour, durant sa tournée, il aperçoit le père d’Alma, Lajos Trapolyi, devant un échiquier. Il devient alors l’élève d’Alexander Alekhine, champion soviétique, qui lui fait gagner le championnat suisse et l’amitié de Lajos. Alma continue d’ignorer son prétendant « qui sent toujours la vache ». Adrian se met alors à l’espionner et connaît bientôt sa vie dans les moindres détails. Après chaque concert, elle s’arrête dans une boulangerie pour se requinquer avec une sucrerie. Son maître Alexander Alekhine l’avait un jour sauvé d’une baisse de tension lors d’une compétition en lui offrant un chocolat. Aussitôt, il décide d’ouvrir une chocolaterie, le Petit Chocolat Troadec. Le piège fonctionne. Hélas, elle s’est entre-temps fiancée à Mel Willmann, un aviateur américain, et quelques mois plus tard, tous deux s’embarquent pour Washington… Alma s’inscrit à la Levine School of Music, et fait la rencontre de Rebecca Sara (Becki) Newton. Toutes deux écument les folles soirées en ville, mais Alma ne tarde pas à se lasser de cette existence… et des absences répétées de son mari. Elle écrit de longues missives à Adrian, où filtre son malheur. Adrian prend alors la décision d’en avertir le père de la jeune fille. C’est György, le cadet d’Alma, qui se rendra en Amérique pour juger de la gravité de la situation. György a vingt ans, et flâne en route, à Paris, Calais, New York. Il arrive à Washington neuf mois plus tard. Le soir même, il rencontre Becki Newton. Quinze jours plus tard, ils sont mariés… Mais c’est la Grande Dépression, et les temps sont durs pour les artistes. György et Becki partent alors pour l’Ouest. Au beau milieu du Middle West, le couple perd un deuxième enfant, et décide de se séparer. György revient chez sa sœur : tous deux mènent une vie neurasthénique. Pendant ce temps, Adrian, demeuré à Lausanne sans nouvelles d’Alma, a ouvert deux nouvelles boutiques à Berne et Genève en vue de financer un voyage en Amérique. En 1936, il est appelé sous les drapeaux. Son escouade est surprise par une embuscade allemande : terré dans la cuisine, il en est l’unique survivant, tombe dans un coma profond et ne se réveille que plusieurs mois après chez Lajos Trapolyi, à Lausanne. 1938, Washington : Alma apprend par courrier la mort de son mari. 1939 : Becki sonne à la porte de György Trapolyi, devenu George Trap. Elle est enceinte de son ancien amant : Eleanor naît cinq mois plus tard. Tous quatre entament une vie de famille tranquille, malgré Pearl Harbor, malgré la polio d’Eleanor, malgré les épisodes mélancoliques d’Alma. De l’autre côté de l’Atlantique, Adrian fait tant bien que mal survivre son fond de commerce, en dépit de la pénurie, en fabriquant lui-même son chocolat jusqu’en 1944, quand l’état-major américain passe commande de chocolat chez Adrian, où il viendra s’approvisionner tout le temps de la présence militaire américaine en Europe. En 1954, Alma décide de repartir pour la Suisse, épouse Adrian et est enfin heureuse, ainsi qu’elle l’explique dans une lettre à Eleanor. Elle meurt d’un accident de bicyclette au retour de la poste. Adrian songe au suicide, mais entretient une correspondance suivie avec Eleanor. Celle-ci après une liaison malheureuse avec un professeur part rejoindre son oncle Adrian à Lausanne, reprend la direction de la fabrique, ouvrant deux boutiques à Lyon et à Paris.