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Paris-Alger, couple infernal

Jean-Pierre Tuquoi

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Depuis les accords d’Evian, les relations entre Paris et Alger ne se sont jamais vraiment apaisées : un mélange de douleur, de pragmatisme, d’histoires personnelles, de contrats d’entreprise. Mais depuis le début de l’année 2005, ce vieux couple tangue comme jamais, entre amertume et passion. Le 6 mai 2005, à Sétif, où l’on commémore la répression de 1945, qui fit sans doute des milliers de morts, le président Bouteflika fait lire un discours où la vérité – jamais entièrement élucidée - se mêle aux excès : « Les commandos de mort ont exécuté par centaines et milliers les citoyens. Les corps gisaient sur le sol, en proie aux animaux. Qui ne se souvient des fours de la honte installés par l’occupant dans la région de Guelma au lieu dit El hadj Mebarek, devenu lieu de pèlerinage où la mémoire conte les secrets de la victime et du bourreau. Ces fours étaient identiques aux fours crématoires des nazis. » Ces propos, qui font scandale en France, sont-ils la conséquence du projet de loi du 23 février 2005, déposés par le groupe UMP, où sont affirmés les « aspects positifs de la colonisation » ? Les années 2005 et 2006 devaient être celles de la réconciliation et de la mémoire. Un grand traité franco-algérien était en préparation, à l’image du Traité franco-allemand… de 1964. Colin de la Verdière, l’ambassadeur de France, préparait des gestes symboliques. Puis tout s’est effondré. La colère s’est répandue des deux côtés de la Méditerranée, entre maladresses et incompréhension, entre repentance et mauvaise foi, entre les discours de Bouteflika et ses séjours secrets à l’hôpital du Val de Grâce, entre libération d’islamistes emprisonnés et reprise des attentats… Un cocktail empoisonné. Dans ce livre corrosif, Jean-Pierre Tuquoi nous fait découvrir un couple détonnant. Deux pays qui se détestent et sont irrémédiablement proches. Deux pays qui se disputent dans les mots, mais ne cessent de commercer et d’échanger. On croise un président algérien roué, cultivé, francophone, mais affaibli politiquement et malade. On voyage dans un Quai d’Orsay ambigu, et dans notre histoire immédiate. Des faubourgs d’Alger aux banlieues de Paris, de Tibhérine à Tizi Ouzou, Jean-Pierre Tuquoi enquête, raconte, et cisèle un portrait de famille corrosif…

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