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Ce grand conteur israélien mêle habilement la question de la perte de la mémoire à celle des identités israélienne et palestinienne.
Zvi Louria commence à perdre la mémoire. Il a 73 ans, ingénieur à la retraite depuis cinq ans. D’abord, ce sont seulement les prénoms des uns et des autres qui lui échappent, mais quand il manque de repartir du jardin d’enfant avec un garçon qui ressemble à son petit-fils, il consulte un neurologue. Le diagnostic – une atrophie du lobe frontal – est certes sévère, mais assorti de quelques encouragements du médecin  : ce dernier conseille à Zvi et son épouse de ne pas baisser les bras. D’après lui, il faut redoubler d’activité, et ne pas négliger le désir dans le couple, pour lutter contre ce début de démence qui risque de l’engloutir.
Sa femme Dina, une pédiatre encore en activité, le pousse alors à proposer son expertise d’ingénieur à son ancien employeur, pensant qu’une activité professionnelle même bénévole lui permettrait ce sursaut volontaire encouragé par le neurologue. Ce sera donc au jeune Assaël Mimouni, l’ingénieur en charge de la construction d’une route secrète dans le désert du Négev et fils d’un ancien collègue de Louria, de gérer le vieil homme. Mais quand tous deux arrivent sur l’emplacement du chantier et découvrent le campement d’une famille de Palestiniens réfugiés sur la colline par laquelle la route devait passer, le projet se complique, et Zvi Louria propose alors de creuser un tunnel plutôt que d’aplatir la butte et de déloger la famille…  
Le nouveau roman du grand conteur israélien mêle habilement la question de la perte de mémoire à celle des identités israélienne et palestinienne. A.B. Yehoshua parvient à évoquer avec une justesse infinie la tendresse d’un couple vieillissant face à l’épreuve de la maladie tout en dépeignant une fois de plus la société israélienne dans toutes ses contradictions.

Traduit de l'hébreu par Jean-Luc Allouche.