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Jacques Rougeron a douze ans, l'âge où les mots s'enchaînent pour rien, hurlés sous le préau de l'école ou murmurés à la table du père. Jacques Rougeron regarde jaillir ces mots sans pouvoir en attraper aucun. Jacques Rougeron est bègue. Il est bègue, mais le petit Bonzi, son ami, lui dit qu'une herbe magique existe, qui peut le guérir de son mal. Qu'elle existe chez les Indiens, très loin, mais aussi à Lyon, chez lui, et qu'il n'a qu'à goûter ce qui pousse dans la ville, sur les murs, entre les pavés, sur l'écorce des arbres, au pied de son immeuble, même. En attendant sa guérison, le petit Bonzi lui explique comment être respecté à l'école et aimé à la maison. A l'école, il n'a qu'à dire que son père a brusquement disparu de la maison. A la maison, il n'a qu'à prétendre qu'une épidémie de peste s'est abattue sur l'école... Nous sommes le dimanche 29 novembre 1964. Entre deux bouchées d'herbe, Jacques Rougeron raconte que son père a disparu et que la peste décime ses copains. Il sait que dans cinq jours, ses parents ont rendez-vous avec Manu, l'instituteur. Que tout sera découvert. Cinq jours. Cinq jours hors d'haleine pour devenir grand. Cinq jours avec le petit Bonzi à ses côtés. Le petit Bonzi, son ami, son presque frère, sa part de secret, son ombre. Bonzi, celui qui le regarde maintenant se jeter dans le piège.