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« J'ai eu envie de revoir La Passante du sans-souci. L'intrigue, les noms de personnages, les visages s'effacèrent, mais certaines images de ce film un peu convenu se gravèrent dans ma mémoire, éveillant un sentiment confus et pénible. Et puis un jour, j'ai compris : ces visions me hantaient parce qu'elles prenaient leur source en moi. Des pans entiers d'une histoire oubliée, que j'avais VOULU oublier avant même de la connaître. Celle de ma mère, juive allemande, et de toute sa famille. La passante que Romy Schneider avait incarnée surgissait d'un monde enfoui, mais étrangement familier. Ma mère Romy. Dos à dos, tendues dans le même effort pour surmonter le passé. Rien ne justifie ce rapprochement, tout le légitime. A la question que Romy Schneider s'est posée toute sa vie : « Comment peut-on être allemande ? » répond l'écho : « Comment peut-on être juive allemande ? » Et si chacune d'elle possédait un fragment de la vérité de l'autre ? Elles sont les deux faces d'une même mémoire, la mienne, celle de la biographe que je suis. » E.B.-D. Semparant de l'histoire de Rosemarie Albach, alias Romy Schneider, Evelyne Bloch-Dano tente dy lire l'histoire en miroir de sa propre famille : « la biographe » passe de l'une à l'autre, tressant, pour les entrelacer et les éclairer, ces vies à priori si différentes, l'une, exemplaire parce que célèbre, l'autre, anonyme et pour cela universelle. Au-delà de la figure irradiante de Romy Schneider dont il fait le portrait, ce livre est aussi une histoire d'amour et de haine de la mère-patrie, l'Allemagne, et plus simplement : le livre des mères, comme on sait sujet de prédilection de l'auteur celle, entre autres, de Romy, Magda la Bavaroise, elle-même actrice populaire de l'époque, dont Hitler fut un fervent admirateur et peut-être l'amant, Magda, terrible Pygmalion pour sa fille, et qui fut, finalement, effacée dans les mémoires par sa créature?