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À paraître

Un violeur attentionné et délicat

Roman

Chahdortt Djavann

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Si la littérature est le lieu où la réalité se révèle de la manière la plus saisissante et la plus dérangeante, alors ce roman est un grand livre de littérature  !
 
Un juge du régime des mollahs, condamné à perpétuité, écrit en prison : «  Je sais que seuls mes crimes importent, mais mon récit pourrait vous aider à comprendre la fabrique des criminels.  »
Il raconte son enfance misérable, partageant la chambre d’un grand-père moribond dont il est le «garçon-pipi», puis l’amour de sa vie, incestueux mais merveilleux, de la perte duquel il ne se remettra jamais.
Pour épuiser sa douleur et sa haine, il s’enrôle à la guerre. «J’étais en guerre contre mon destin, et on me donnait une arme et un champ de bataille
Adolescent en quête de martyr, il est envoyé dans une école religieuse pour devenir juge et se prend pour le «  Talleyrand iranien  ». 
Il décrit les ressorts d’un régime de terreur, de tortures, de trafic d’organes, d’espionnage généralisé…
Un incident va l’inciter à rendre visite à une adolescente en prison, puis, en catimini, à 117  autres jeunes et belles détenues.
«  Le viol me révulsait, me rebutait, vous comprenez  ?J’avais besoin d’être admiré. Je leur apportais des plaisirs à hauteur de liberté.  Je les traitais comme des femmes courtisées. Je rendais hommage à leur féminité bafouée. Elles n’étaient pas à la lisière du monde, elles étaient exclues du monde. Personne n’allait voir  ces femmes. Si vous aviez vu ce regard reconnaissant dans leurs yeux  !  »  
Alors, ce «  violeur attentionné et délicat  », qui reconnaît avoir condamné à mort des innocents, est-il un bouc-émissaire qui paie pour les crimes d’un régime dont les vrais puissants sont exonérés, ou un monstre manipulateur dont la bonne conscience dénonce encore plus la profonde perversion  ?
Au lecteur de juger.
  «  Auriez-vous été un meilleur juge au pays des mollahs  ?  », nous interpelle-t-il.
Peut-on être à la fois victime et bourreau  ? On se sent mal à l'aise à ressentir de l’empathie pour ce criminel, voire à s’identifier à lui.