Au départ, un constat : des trois monothéismes en activité, l'Islam est le seul qui (culturellement, démographiquement...) fait, chaque jour, de nouveaux adeptes. D'où les questions : qu'y a-t-il derrière le « désir d'Islam » ? Quel type de sagesse, de confort, d'espérance, va-t-on y puiser ? Et qu'y a-t-il de commun entre les individus (intellectuels de haut niveau, ou jeunes habitants des cités en mal d'identité) qui épousent son crédo ? Ce livre - bref, brillant, enlevé - tente d'y répondre. Au fil d'une démonstration limpide, l'auteur observe alors que l'Islam, aujourd'hui, propose d'abord des certitudes là où les autres monothéismes ne sont paradoxalement que des pédagogies du doute. Il note également - à travers les itinéraires d'individus aussi différents que Lawrence d'Arabie, Louis Massignon, Roger Garaudy, Jean Genet ou Michel Foucault - que l'Islam est, aussi, une « matrice nourricière et maternelle » qui procure un sentiment d'imersion, d'appartenance, qui fait tragiquement défaut aux sociétés démocratiques et « désenchantées ». De façon plus polémique, plus allusive, Martine Gozlan s'interroge également sur les rapports entre l'Islam et l'homosexualité - perçue, ici, comme un lieu primordial avec le pouvoir des mères et l'effroi devant la sexualité féminine.