« Ma mère disait souvent, la mort dans l'âme, "La France a mangé mes enfants". Il n'y avait dans ses paroles ni ressentiment ni colère, simlement de la résignation. La vie avait fait d'elle une mère malheureuse et une femme empêchée .
En 1952, elle quittait l’Algérie peu de temps avant la guerre d’indépendance pour suivre mon père en France. Je grandissais avec bonheur dans la langue française et l’école de République, jusqu’à devenir aujourd’hui chercheur et universitaire. Ma mère, elle, est restée figée dans l’imaginaire de son pays de naissance. Entre sa terre d’origine et sa terre d’accueil, la greffe n’a jamais vraiment pris. Au lieu de nous rapprocher, la France et l’Algérie nous ont éloignés, jusqu’à créer des frontières. Nous n'habitions plus le même monde.
Ce livre est né du désir irrépressible de comprendre pourquoi notre vision du monde était si radicalement éloignée. C’est donc à la fois en sociologue et en fils que j’ai tenté d’y répondre. J’ai longtemps observé ma mère en commençant par être attentif à nos mots, les siens et les miens. Ces mots qui ont construit des murs entre nous, lentement, irréversiblement, des murs de silence et d’incompréhension. Ce récit d'ego-sociologie est un voyage au cœur d’une relation troublée et inhabituelle entre un fils et sa mère. » Smaïn Laacher
En 1952, elle quittait l’Algérie peu de temps avant la guerre d’indépendance pour suivre mon père en France. Je grandissais avec bonheur dans la langue française et l’école de République, jusqu’à devenir aujourd’hui chercheur et universitaire. Ma mère, elle, est restée figée dans l’imaginaire de son pays de naissance. Entre sa terre d’origine et sa terre d’accueil, la greffe n’a jamais vraiment pris. Au lieu de nous rapprocher, la France et l’Algérie nous ont éloignés, jusqu’à créer des frontières. Nous n'habitions plus le même monde.
Ce livre est né du désir irrépressible de comprendre pourquoi notre vision du monde était si radicalement éloignée. C’est donc à la fois en sociologue et en fils que j’ai tenté d’y répondre. J’ai longtemps observé ma mère en commençant par être attentif à nos mots, les siens et les miens. Ces mots qui ont construit des murs entre nous, lentement, irréversiblement, des murs de silence et d’incompréhension. Ce récit d'ego-sociologie est un voyage au cœur d’une relation troublée et inhabituelle entre un fils et sa mère. » Smaïn Laacher