Le 15 février 1979, le docteur Jean-Louis Trabart, quarante-neuf ans, généraliste dans le 16e arrondissement de Paris, marié, raisonnablement heureux, rangé, ponctuel, bien sous tous rapports, soudain se révolte. Un irrésistible élan le pousse à déserter son domicile et à errer dans la cité, à la fois protectrice et hostile. Il étouffe, il se déteste, il ne s'accepte plus. Son errance et son désarroi lui rappellent les étapes de sa vie : une enfance choyée à Rouen, l'exode pitoyable de 1940, les études à la faculté de Montpellier, les premières amours, les premiers patients après son installation à Paris.
Homme de devoir et médecin consciencieux, Jean-Louis Trabart ne peut empêcher la débâcle intérieure, le doute, l'angoisse. Il a beau s'interroger, il ne peut rien contre une sorte de paralysie de l'âme. Vingt-quatre heures plus tard, il reprend sa place dans la société, mais à quel prix ? A ce drame, à la fois invisible et impitoyable, le romancier d'Une mère russe donne une intensité et une profondeur particulières, qui ne vont pas sans une contagieuse drôlerie.