Pendant un an, Jean-Marie Rouart a suivi Nicolas Sarkozy au jour le jour. Avec passion et agacement. Car, à travers lui, c’est un nouveau paysage de la France et des Français qui apparaît. Baromètre de leurs enthousiasmes et de leurs déceptions, il est devenu quasiment le maître absolu de leurs émotions. Jamais en effet un président de la République n’a occupé un tel terrain médiatique. Depuis un an, il est omniprésent. Sa vie publique comme sa vie privée sont chaque jour commentées. Mais l’originalité de Sarkozy par rapport à ses prédécesseurs, c’est qu’il a élargi ce qu’on appelle le domaine réservé à tout ce qui concerne la vie quotidienne des Français. Il est présent auprès des marins pécheurs, des cheminots grévistes, des parents d’un enfant violenté par un pédophile autant qu’avec les Pieds-Nickelés de l’Arche de Zoé ou les enfants d’Ingrid Bétancourt. Aussi son emprise sur les Français a-t-elle quelque chose de totalitaire : c’est Nicolas XIV, Sarko Imperator, qui ne se résigne pas à inaugurer les chrysanthèmes et qui se sent à l’étroit dans le domaine politique traditionnel. Premier Président people, il orchestre la vie publique, théâtralise sa vie privée, met en scène sa présidence comme un grand spectacle à la Robert Hossein. Jamais vie privée d’un Président n’avait été autant que sous le règne de Sarkozy livrée en pâture à la presse : à son corps défendant avec Cécilia, puis avec une sorte d’allégresse provocatrice avec Carla Bruni. Ces deux femmes romanesques apportent les piments du romantisme et de l’alcôve dans le libéralisme sarkozien. C’est avec gourmandise que Jean-Marie Rouart observe, décrit et déchiffre les péripéties et les ombres de ce grand roman politique où se mêlent tous les ingrédients du pouvoir et de la passion amoureuse. Il note au jour le jour ses impressions, ses emballements, ses agacements devant le grand show de la société sarkozienne.