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26 Juin 2020
En mémoire de Marceline Loridan-Ivens
« Le jour de ta mort, Marceline, sur le mur en face de l’immeuble du 61 rue des Saints-Pères, ce graffiti à la bombe, triste, joyeux, malhabile et noir :
AU REVOIR
marceline
Dessiné par la même main, un oiseau grignote le R : comme échappé d’une tombe égyptienne, il hésite vers la gauche, bec en triangle, longues pattes enfantines. Le lendemain, le mur est lessivé, laissant de bizarres lettres claires. Cet au revoir, cette présence, cet effacement, c’était toi Marceline.
Bien sûr tu as aimé le salut fraternel et tendre : quel admirateur, quel amoureux t’avait écrit sur le mur d’en face ? Puis tu as dû partir sur le grand fleuve miroitant.
Il y a quelques jours, je suis arrivé chez Grasset, au même 61 rue des Saints-Pères, et j’ai découvert cette plaque. Tu étais notre voisine. Notre amie. Notre cinéaste. Notre comédienne. Notre auteure. Alors je complète ces mots par la phrase merveilleuse de notre amie Judith Perrignon : Tu étais la fille de Birkenau. »
Christophe Bataille