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Terre froide, traduit en France en 1947, semble venir de plus loin. Où sont aujourd'hui les "bourgades minuscules", les "petites républiques inconnues", ces "âmes lointaines", chères à l'écrivain portugais Ferreira de Castro ? Au bout du monde, peut-être. Mais sûrement plus en Europe. C'est pourtant à la pointe du Portugal, dans la région de Barroso, qu'il a situé son roman. Entre ciel et monagnes, entre neige et loups, vit un peuple humble et rude, suspendu à la grâce de Dieu. Au coeur de cette désolation, l'auteur loge un drame passionnel. Leonardo, vendeur de peux de renards, tire le diable par la que'ue. Sa femme, Ermelinda, est belle mais la pauvreté peut affaiblir moralement la beauté. Ermelinda s'est secrètement laissé séduire par Joaquim Santiago, un enrichi reveu d'Amérique, établi dans une maison blanche àl'(écart du village. Un porc plus vrai que ceux qui traînent le groin dans l boue de Barroso parmi les gosses déguenillés. Le remors, le dépit, la jalousie aussi, armeront Ermelinda d'une pioche. Quand Leonardo apprendra qu'elle a tué "l'Américain", il endossera le crime, pour épargner sa femme et son enfant. Un enfant dont il ignore qu'il n'est pas de lui... Pour Barroso, "la fiction n'est qu'un prétexte. Au delà du drame imaginaire, il y a la vie sans grands élans de l'homme qui végète depuis tant de siècles incrussté aux montagnes". Soit, mais la fiction a son prix et son sens. Terre froide célèbre et défend "le triste et sombre cortège des humbles". Après Forêt Vierge, traduit par Blaise Cendrars et La Mission, Terre froide est le troisième roman de Ferreira de Castro publié en Cahiers rouges.