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Les images d'Épinal

Armand Lanoux

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Les plus anciens de ces poèmes remontent à 1931. Ils ont traversé un tiers de siècle en bougeant moins que leur auteur. D'autres sont d'hier. Le plus grand nombre a été remanié je ne sais combien de fois, au cours de je ne sais combien d'années. Voilà bien le contraire d'une poésie spontanée, ou d'une poésie de circonstance.

Et pourtant, tout m'y paraît circonstancié, étroitement lié à un moment-lieu, une intersection du temps et de l'espace. C'est que je ne crois pas à une poésie hors des jours, des heures, des instants, ni hors des lieux. À chaque recoupement de l'espace-temps dont l'homme prend conscience, la poésie surgit, cligne de l'oeil et disparaît.

Souvent, je me demande - et des êtres chers ne manquent pas de m'y inciter - si je ne vois pas justement ainsi la poésie parce que je ne suis pas un vrai poète. N'ont-ils pas raison ? Peut-être ces pages, où j'ai tenté de piéger l'espace-temps, composent-elles plutôt une manière de roman, une confuse chronique des temps vécus, dans le grand rythme des guerres qui se succèdent comme les marées, sous l'enseigne éternelle du Bonhomme Misère, le maître secret des graveurs d'Épinal ?