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Le sarkozysme sans Sarkozy

Serge Portelli

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Voici, une fois n’est pas coutume, le sarkozysme pris au sérieux. Cet essai n’est pas un pamphlet. Il est polémique, certes, mais tente une analyse rigoureuse des discours, des réformes, de l’esprit de la présidence. Serge Portelli recompose le puzzle inquiétant d’un ordre politique fasciné par l’action et dénonçant la pensée. Il esquisse le portrait d’une société nouvelle, la nôtre, instaurée dans un rejet des libertés et le refus de toute complexité. « Nicolas Sarkozy, en soi, est un phénomène passager. Le sarkozysme, hélas, dépasse l’homme qui l’anime aujourd’hui. Le sarkozysme est une simplification du monde qui s’illustre dans le parler vrai et simple revendiqué par l’exécutif comme dans la solutionnite aiguë dont l’Etat est atteint. De l’homme prévu à l’homme prévisible, du déterminisme génétique à la prédiction de la dangerosité, une société sans risque, par conséquent sans liberté, se met en place. Avec la valorisation de la ploutocratie et de l’homme-marchandise (« l’homme n’est pas une marchandise comme les autres » dixit Nicolas Sarkozy), s’instaure un ordre chiffré, profondément anti-humaniste, où tout doit être mesuré et maîtrisé. Le sarkozysme, c’est également l’emprise : l’omniprésence médiatique et l’Empire médiatique où s’organisent légitimations paradoxales, brouillage idéologique permanent, et une communication qui met l’expertise au service du populisme. Le sarkozysme devient alors cet Etat limite et auto-limité, à la frontière instable de la démocratie, sans cesse tenté par l’excès et la transgression, à l’image de Nicolas Sarkozy lui-même, dont la violence est exhibée. Du trouble personnel (l’état-limite, comme on le dit en psychatrie, de notre président) à la dérive de l’Etat : pathologie de la détection, de la surveillance, du fichage, de l’enfermement, xénophobie d’Etat, destruction méthodique d’une justice indépendante. » S.P.