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Le battement de l'aile d'un papillon au pays du Matin calme provoquant un ouragan à l'autre bout du monde ; un spermatozoïde dans les entrailles d'une femme créant un cataclysme historique, ou la rupture d'une « manille à cinquante balles » provoquant des catastrophes en chaîne : au coeur de ce roman, le jeu du hasard et de la nécessité, ou les facéties du destin. Le destin de trois hommes naufragés. - Roscanvel, jeune ingénieur brillant et marin d'exception, rescapé du naufrage d'une course en solitaire en étant hissé à bord d'un cargo poubelle où il voit pourrir sur des galetas tout le lumpenproletariat du monde, s'emparant des commandes du raffiot au beau milieu d'un typhon et se retrouvant condamné pour mutinerie et pour meurtre... - Le narrateur, « nègre aquatique », auquel son filleul Rocanvel raconte son histoire pour qu'il la consigne dans un livre. Ancien légionnaire qui a connu les guerres coloniales, les destins d'exception, les morales d'airain, et qui tangue aujourd'hui de bouteille en bouteille, retiré dans un petit port breton rythmé par les tempêtes qui menacent les chalutiers, le suicide par pendaison du coiffeur pour dames et la chronique locale des trois bistrots de la criée : « La Misaine », « Chez Jenny », « Au Cap Horn ». - Joakim Proffiefke, capitaine de l'Eleveen, le cargo poubelle, qui porte le nom d'un père disparu dans les glaces du Front de l'Est en 43 alors qu'il a été conçu par l'un des violeurs anonymes de sa mère, femme à soldats de l'Armée rouge. Fascinant Profieffke, personnage monstrueux digne de l'Enfer de Dante, animal vautré dans sa souille et racheté par sa fin. Oscillant entre lyrisme noir et ironie désabusée, cette histoire simple a des résonances métaphysiques (miséricorde, pardon, charité) et des accents sublimes (omniprésence d'une poésie de la mer sous le signe tutélaire du Moby Dick de Melville). Elle est aussi une réflexion sur l'écriture : l'existence d'un homme appartient-elle à celui qui l'a vécue ou à celui qui l'écrit ? Existe-t-elle tant qu'elle n'a pas été consignée ? Mais ne cesse-t-elle pas d'être véridique dès lors qu'elle l'est ?