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"Si ce crime était perpétré, une spirale effrayante s'ouvrirait, que vous pourriez affronter. Ce serait votre déroute", écrivait la direction du parti démocrate-chrétien italien, le 21 avril 1978, Aldo Moro, enlevé par les Brigades rouges, et détenu depuis plus d'un mois dans une "prison du peuple". Par l'analyse des lettres de captivité de Moro et des communiqués des Brigades rouges, Leonardo Sciascia montre qu'une issue était possible. L'offre d'échange émise par les B.R. devait être prise au sérieux. Mieux, ils se seraient contentés, parmi les treize prisonniers qu'ils réclamaient, de quelques-uns ou même un seul. Car Aldo Moro, éminent politicien, avait su semer chez ses geôliers le doute et l'incertitude. Le gouvernement italien, les partis politiques (à l'exception des socialistes), le pape Paul VI, partagent donc une écrasante responsabilité. Il faut suivre pas à pas la démonstration de Sciascia : s'il défend aujourd'hui le président de la Démocratie chrétienne qu'il a toujours combattu politiquement, c'est que dans cette ténébreuse affaire, seul Aldo Moro a fait preuve de lucidité. Et seul aussi il a fait preuve, simplement, d'humanité, défendant moins sa propre vie que la valeur de la vie humaine face à tous les appareils de pouvoir.