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La psychanalyse est un humanisme

Hélène L'Heuillet

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Quand, il y a quelques années, fut célébré le centième anniversaire de la psychanalyse, celle-ci paraissait faire partie de notre univers culturel. Si la question de la qualité des praticiens était régulièrement posée, la légitimité de la psychanalyse elle-même ne semblait pas faire problème. Qui aurait pu imaginer qu?une dizaine d?années plus tard, nous serions revenus à une situation analogue à celle que connaissait Freud quand il écrivait ses Conférences d?introduction à la psychanalyse ? Certes, l?assaut, aujourd?hui, provient des neurosciences, de leurs découvertes et des effets pharmaceutiques de celles-ci, plus que de la psychiatrie traditionnelle, comme au temps de Freud. Le débat est pourtant toujours semblable. Qu?il existe des moyens toujours plus perfectionnés de calmer la douleur psychique n?empêche pas, en effet, qu?on se souvienne de la question socratique : comment prendre au mieux soin de soi-même ? Quel est le coût subjectif de la rééducation de soi prônée par le comportementalisme ? Quels sont les effets des psychotropes sur le désir d?un sujet ? ?La psychanalyse, comme thérapie et comme théorie est le seul domaine de la psychologie, aujourd?hui, qui prenne en compte ces interrogations. La divergence essentielle entre les différentes sortes de thérapie est d?ordre éthique. La psychanalyse prend le parti du sujet : c?est dans la parole de celui-ci, pour peu qu?on entende ce qui s?y dit, que se trouve la vérité de son désir. Voilà pourquoi elle est une des grandes aventures existentielles de la modernité, et la seule thérapie en accord avec l?humanisme. ?