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Qu’est-ce qu’une vie d’écrivain ? Une enfance, des amours, des voyages, des amitiés, des soucis d’argent, des mondanités, des succès, des revers… Mais, au fond, tout cela a-t-il vraiment quelque chose à voir avec ce qui nous intéresse le plus : l’œuvre, l’écriture, le style, le message qui font que cette vie-là, justement, est celle d’un écrivain et ne ressemble pas aux autres ? La question touche naturellement toute entreprise biographique mais elle devient cruciale quand on aborde une figure comme celle de Gustave Flaubert. Si celui-ci, en effet, a révolutionné le romanesque, c’est au nom de nouvelles exigences - l’impersonnalité, le refus de conclure, la relativité des points de vue – qui installent au cœur de son écriture une figure du vide : « personnalité de l’auteur : absente ». Comment, dans ce cas, partir à la recherche de l’écrivain sans trahir son projet ? Pour lui, l’œuvre est tout, l’auteur n’est rien. Le plus beau cadeau que pourrait lui faire la postérité serait de ne rien savoir de sa vie contingente, en lisant ses textes comme s’il n’avait amais existé… Le problème s’aggrave encore si l’on considère l’autre côté des choses : le versant « guenilles » de sa vie. Là, c’est bien pire : non seulement nul ne doute que Flaubert a existé, mais chacun peut se faire une idée très précise de son agenda en se plongeant dans les cinq mille pages de sa Correspondance. A l’impersonnalité structurale de l’œuvre répond ici une exceptionnelle réussite de l’écriture du quotidien, tour à tour profonde, cinglante, drôle, émouvante…