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De mémoire d'éléphant

Hervé Bourges

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Comment un homme, né dans une famille catholique traditionnelle de Bretagne et devenu au fil des années un notable de la République, peut-il continuer à sentir à ce point le soufre pour une bonne partie des " bien-pensants " ? A lire ici le récit de sa vie, de son parcours et de ses rencontres, on mesure mieux ce que l'homme a d'atypique. Trop jeune pour pouvoir s'engager dans la Résistance active quand la France est occupée par les Allemands, c'est en encadrant des groupes de jeunes délinquants qu'il prend conscience de l'injustice sociale et se forme une conscience politique qui le conduit à rompre très tôt avec les certitudes de son milieu d'origine. Sorti major de l'Ecole supérieure de journalisme de Lille, il refuse une embauche au Figaro pour rejoindre Témoignage chrétien . Suez, la Hongrie, l'Algérie : l'histoire offrira à sa foi anticolonialiste des causes de choix. De juillet 1960 à août 1968, le Ministre de la Justice, Edmond Michelet, le charge de suivre au sein de son cabinet toutes les questions algériennes : le voici devenu " geôlier en chef " des cinq dirigeants du FLN dont l'avion avait été intercepté en 1956 (Ben Bella, Rabah Bitat, Mohammed Khider, Hocine Haït Ahmed et Mohammed Boudiaf). Le simple bidasse ayant fait son service militaire à Sétif se verra un jour appelé par Ben Bella après la proclamation de l'Indépendance. Hervé Bourges a la surprise de voir son ancien " détenu " lui demander de devenir en Algérie son conseiller à l'information ! C'est au coeur du gouvernement de la jeune République algérienne que Bourges sera ainsi, de 1962 à 1967, le conseiller de Ben Bella, puis l'inspecteur général de la Jeunesse et de l'Education auprès d'Abdelaziz Bouteflika ; enfin, directeur de la formation des journalistes algériens auprès de Bachir Boumaza, aujourd'hui président du Sénat algérien... L'exil volontaire de ce dernier entraîne l'arrestation de son collaborateur par la Sécurité militaire algérienne. Ses amis français s'affolent, Edmond Michelet, Bernard Stasi, le Cardinal Duval, mais aussi Jacques Chirac interviennent, ainsi qu'Abdelaziz Bouteflika. Il rentre alors en France, pour peu de temps : secrétaire général du Département de la coopération à l'Institut français de presse, il n'aura de cesse, entre 1968 et 1976, de créer une école supérieure de journalisme africaine, partageant sa vie entre Paris, Dakar et Yaoundé. La suite est plus connue : après avoir dirigé l'Ecole Supérieure de Journalisme de Lille (1976 à 1980), et après voir été porte-parole du Directeur Général de l'UNESCO, Bourges entame ses " années lumière " : directeur général de RFI, PDG de TF1, responsable de plusieurs organismes audiovisuels " extérieurs " - RMC, SOFIRAD, Canal Horizon -, il devient ensuite président de France 2 et France 3, pour enfin, après un intermède d'une année comme Ambassadeur de France auprès de l'UNESCO, être nommé Président du CSA par François Mitterrand, en janvier 1995. Des leaders algériens aux présidents africains, des compagnons de la première heure (Michel Jaouen, Bernard Stasi), aux complices de toujours, des inconnus aux plus illustres (Senghor, Mitterrand, Chirac), de nombreux portraits émaillent ces Mémoires .