Avec Missitalia, l’écrivaine italienne Claudia Durastanti crée un genre littéraire : une saga féministe composée autour d’un lieu qui traverse les époques. À travers les paysages montagneux et presque lunaires de la Lucanie, elle raconte le Sud de l’Italie de manière tout à fait inédite. Depuis l’unification italienne du XIXe siècle aux conquêtes spatiales du futur, en passant par la période d’intenses agitations politiques des années 1950, elle met au jour une région mystérieuse et fascinante où se croisent femmes brigandes, saintes de 17 ans, héroïnes garibaldiennes, espionnes et astronautes.
Dans la première partie, la téméraire Amalia Spada, surnommée Mère bien que n’ayant jamais enfanté, tient une maison-refuge dans l’arrière-pays lucanien alors que les troubles politiques de la fin du Risorgimento secouent encore la jeune nation. Avec l’arrivée de l’Usine, les orphelines qu’elle protège ne seront pas épargnées par l’industrialisation qui consumera progressivement la région. Près d’un siècle plus tard, c’est à travers les yeux de la jeune Ada Barbaro, apprentie anthropologue romaine au jeu trouble, que se dévoile une Lucanie d’après-guerre dévorée par l’obsession du pétrole. En 2051, enfin, c’est depuis ces mêmes terres transformées en base de l’Agence spatiale méditerranéenne que l’archiviste A interroge des Terriens sur les raisons de leur départ pour la Lune et archive méticuleusement les objets témoignant de leur passage sur Terre.
À travers ces trois figures et ces trois époques, Claudia Durastanti tisse une fresque d’une modernité et d’une ambition incroyables où les femmes portent la mémoire d’un territoire malmené par l’Histoire, et questionne la possibilité de réparer ce qui a été brisé dans le corps, dans la terre et dans le temps.
Traduit de l’italien par Laura Brignon
Dans la première partie, la téméraire Amalia Spada, surnommée Mère bien que n’ayant jamais enfanté, tient une maison-refuge dans l’arrière-pays lucanien alors que les troubles politiques de la fin du Risorgimento secouent encore la jeune nation. Avec l’arrivée de l’Usine, les orphelines qu’elle protège ne seront pas épargnées par l’industrialisation qui consumera progressivement la région. Près d’un siècle plus tard, c’est à travers les yeux de la jeune Ada Barbaro, apprentie anthropologue romaine au jeu trouble, que se dévoile une Lucanie d’après-guerre dévorée par l’obsession du pétrole. En 2051, enfin, c’est depuis ces mêmes terres transformées en base de l’Agence spatiale méditerranéenne que l’archiviste A interroge des Terriens sur les raisons de leur départ pour la Lune et archive méticuleusement les objets témoignant de leur passage sur Terre.
À travers ces trois figures et ces trois époques, Claudia Durastanti tisse une fresque d’une modernité et d’une ambition incroyables où les femmes portent la mémoire d’un territoire malmené par l’Histoire, et questionne la possibilité de réparer ce qui a été brisé dans le corps, dans la terre et dans le temps.
Traduit de l’italien par Laura Brignon
