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Le roman a de plus en plus tendance à devenir un art de précision. L'action de celui-ci est datée. C'est dans la nuit du jeudi 4 au vendredi 5 ao-t 1966 que Nicolas enquête dans des régions lointaines de sa vie.

Une rencontre avec une dame qui assure le connaître et même l'avoir connu intimement, n'éveille en lui aucun souvenir et l'incite à tenter de retrouver quelques détails essentiels de son passé dont les moins douteux subsistent en lui à l'état de trace.

Il finit, au terme d'une nuit de recherche, par en redécouvrir certains. Mais il oublie de nouveau aussitôt ce dont il vient, en un éclair, de se rappeler.

Le lecteur, après avoir assisté à ses tentatives pour se remémorer ce qui le fuit, après avoir cru ses efforts récompensés, a le spectacle de l'évanouissement des images que Nicolas ne peut retenir, dont il ne sait bientôt plus rien, pas même qu'il les a, un moment, retrouvées.

Ainsi voyons-nous les obscurs mécanismes de l'oubli au travail : l'oubli dans sa victoire, sa fugitive défaite, puis son règne total et définitif.

Mais il nous est possible d'immobiliser ce que Nicolas laisse fuir. Aucune énigme, ici, qui ne puisse être résolue, pour peu que nous lisions avec soin. L'auteur donne toutes les clefs, celles du moins qui lui sont connues. Mais il n'explique rien, chacune des allusions, des images, pouvant être élucidées par un lecteur attentif.

L'oubli est un roman policier où c'est le souvenir qui est pourchassé. Où c'est le lecteur qui est le détective. Un roman policier intellectuel, satisfaisant pour l'esprit qui s'y distrait dans l'exercice même de sa vigilance.