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Le grand perturbateur

Thérèse Delpech

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Contrairement à la plupart des pays qui cherchent à contrecarrer ses projets, l'Iran a une idée précise de ce qu'il souhaite : devenir la puissance majeure du Moyen-Orient au XXIème siècle. Ce qui n'est pas un crime en soi. A chaque période de l'histoire, les rapports de pouvoir évoluent, et il est essentiel de savoir le comprendre pour que ces changements se produisent de façon pacifique. Mais pour parvenir à ses fins, Téhéran, dont le régime est aujourd'hui issu du coeur le plus dur des conservateurs iraniens, reprend le projet révolutionnaire de la fin des années 1970. Il compte à nouveau sur un bouleversement régional de grande ampleur qui dépasse les distinctions entre les Perses et les Arabes, ou entre les chiites et les sunnites? Son influence régionale s'exerce au moyen de discours violemment anti-israéliens, dont s'abstenaient les capitales de la région depuis de nombreuses années, et qui auraient dû conduire les pays européens à rappeler leurs ambassadeurs à l'automne 2005. Téhéran compte aussi sur l'infiltration de ses agents dans l'ensemble de sa périphérie. Celle-ci est perceptible non seulement au Liban et en Irak, où la capacité de nuisance de l'Iran n'a plus besoin de démonstration, mais aussi en Asie centrale et au Caucase. Téhéran compte enfin sur une militarisation du régime, dont les manoeuvres d'intimidation « Grand Prophète I et II » ont donné une illustration convaincante au printemps et à l'automne 2006, et sur son programme nucléaire et balistique. Ceux-ci connaissent une accélération au moment même où le Conseil de Sécurité demande enfin, avec la résolution 1696, une suspension complète de toute activité liée à l'enrichissement et au retraitement de l'uranium. La question posée par l'Iran à la communauté internationale est simple : les règles qui vont régir non seulement les rapports de force, mais aussi le nucléaire au XXIème siècle ne sont pas encore écrites. Veut-on qu'elles le soient par l'Iran?