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Le bon débarras

Claude Breuer

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La galerie du passé est longue et le narrateur se promène d'épisode en épisode, de personnage en personnage. Quelque part sans une ville qui pourrait être Montréal, un bistro invraisemblable - le Sarcophage andalou - où chacun vient boire la mort bleue, déguster des olives acides, se raconter, aimer et se faire aimer.

Une ferme à la campagne, un major anglais sans visage, une jument qui sait danser, le tableau de la ville au loin, composition en rose.

Dans le logis-refuge de Samère, le professeur Tagueule, ayant vomi son existence de petit bourgeois, la femme, les enfants et les traites mensuelles, joue au chien et aboie pour se refaire une première jeunesse.

Et tant d'autres décors, d'autres aventures, d'autres personnages. Le narrateur, d'office de placement en ballade et en bar, regarde, comprend, partage. Se marie même. Puis se tire vite fait et change de peau dans les bains de boue de Laguna Verde. Alors il se retourne, regarde une dernière fois tous les bonshommes de sa vie qui, comme les musiciens de la Symphonie des Adieux, se sont retirés un à un, sur la pointe des pieds et sont devenus tels qu'en eux-mêmes enfin l'écriture les a changés, réinventés. La vérité !

Bon débarras.

Dans un style d'une invention et d'un humour toujours renouvelés, Claude Breuer regarde et raconte ses personnages joyeusement, tendrement. S'il ne se prend pas plus au sérieux qu'il ne les y prend, c'est pour mieux nous faire partager le bonheur et les petits malheurs d'une existence changée en roman, en poésie permanente. Un écrivain invente son passé, en fait un tableau heureux et drôle, pathétique aussi, et nous l'offre pour notre plaisir.