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L'Amour est un fleuve de Sibérie

Jean-Pierre Milovanoff

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Au départ de ce beau roman, écrit dans la langue même de la mélancolie, mais corrigée par le sens de l’absurde, il y a une voix qui apostrophe le sosie de l’auteur, M. Milianoff : « On se connaît depuis longtemps. Vous fréquentiez le café-hôtel de La Bélugue. Ma mère vous réservait toujours sa meilleure chambre ». La voix, c’est celle de Silvio, gardien d’un camping au bord de la mer en Camargue, entre ses caravanes vides et ses bungalows clos, un rêveur, un doux perdu, l’un de ces personnages hésitants que l’auteur affectionne. Silvio n’a pas connu son père et croit le retrouver en Milianoff. Mais sommes-nous certains de nos désirs de fils ? Commence alors une enquête sentimentale qui nous mène à la fois dans le passé, sur une plage venteuse de Camargue, décor d’un hôtel au charme fragile, mais aussi au présent des protagonistes retrouvés. Ressuscitent les figures d’un passé englouti, comme submergé par les inondations qui finiront par l’emporter : la mère de Silvio, belle femme de 38 ans à la solitude tendre, Johnny Wood, vrai-faux guitariste à l’accent de l’Alabama mais en fait un plus banal fils de famille du Languedoc au cœur volage, le Yachtman, un skipper à terre qui attend indéfiniment qu’on répare le gouvernail de son voilier et sirote son vin blanc, et Silvio bien sûr, enfermé dans sa chambre à écouter de la musique, si peu réaliste qu’il deviendra le gardien des ruines.